Archives de catégorie : Nouvelles

Tim and Wes now on Wattpad!

Hi!

I am thrilled to announce that my last story will be translated and posted regularly on Wattpad! 😀 The first chapter of ‘Tim and Wes’, a boy’s love/yaoi/R18 story, is already on Wattpad now!

You can read it here >>> https://www.wattpad.com/1199459870-tim-and-wes-chapter-1-a-lucky-meeting

Here is the cover of my yaoi novel, Tim and Wes

Summary

Tim, gay and totally fine with it, has fallen in love with Wesley, the quarterback from literature class in college. Unfortunately, this charming boy is straight and in a relationship with a cheerleader. But one day, Tim meets Wes in a bar, who tries to drown his sorrows because his girlfriend and him broke up. The next day, Wes wakes up in Tim’s bed with a huge hangover.

And without clothes…

Then trouble starts!

 

5 chapitres de ‘Drarry : Une vie de serpent’

Cinq chapitres de ‘Drarry : Une vie de serpent’ sont déjà disponibles sur Wattpad ! Cliquez sur le lien suivant pour les découvrir : https://www.wattpad.com/story/284457073-drarry-une-vie-de-serpent

Drago Malefoy a été changé en serpent. Harry Potter est le seul à pouvoir le comprendre et lui parler, il doit donc l’emmener partout avec lui, parfois jusque dans son propre lit.
Mais soudain il réalise que le Serpentard redevient humain toutes les nuits…^^

Drarry : Une vie de serpent

Bonjour!

Je publie une fanfiction Drarry en français sur mon compte Wattpad. Si vous souhaitez la lire, cliquez ici

Attention,  contenu hot 😉

Résumé :

Drago Malefoy a été changé en serpent. Harry Potter est le seul à pouvoir le comprendre et lui parler, il doit donc l’emmener partout avec lui, parfois jusque dans son propre lit.

Mais soudain il réalise que le Serpentard redevient humain toutes les nuits…^^

Drarry : A Snake Life

25 chapters of ‘Drarry : A Snake’ Life’ available on Wattpad! If you wish to read it, click right here

The story : Draco Malfoy has been changed into a snake. Since Harry is the only one who can understand him, he has to carry him everywhere -even in his own bed.
But then he realises that the Slytherin boy turns back to normal every night…

Careful : hot content ahead 😉

 

Fanfictions

Bonjour à tous !

J’ai commencé à écrire des fanfictions de Drarry, en anglais et en français, sur Wattpad. Si ça vous intéresse, voici les liens ! (Attention, contenu explicite^^)

 

 

 

 

 

 

 

 

Drarry – La rumeur court : https://www.wattpad.com/960409619-drarry-la-rumeur-court-partie-1

Drarry – Omégaverse : https://www.wattpad.com/976089976-drarry-om%C3%A9gaverse-chapitre-1-chaleurs

Objet : au secours – chapitre 10

Je courais dans la rue comme un dératé, mes petits poumons rachitiques de gamers mis à rude épreuve. Quand j’arrivai en vue de la maison de Paul, je vis qu’elle était encerclée par rien moins de cinq voitures de police. Je ralentis et me mis à marcher.

J’aperçus mon pote, assis sur les marches de son perron, tandis qu’un flic en uniforme l’interrogeait.

-Paul ! je l’appelai.

Il leva les yeux sur moi. Le policier me regarda d’un air méfiant, je m’approchai tout de même.

-Mince, je suis venu aussi vite que j’ai pu quand j’ai reçu ton message ! Que s’est-il passé ?

-Vous êtes Edmund ? demanda l’officier.

Ses sourcils froncés étaient particulièrement inquiétants, je déglutis, un peu intimidé.

-Euh, oui ?

-Ne partez pas sans être venu vers moi, j’aurais des questions à vous poser.

Il entra dans la maison, décrochant la radio à sa ceinture pour appeler un collègue, je haussai les sourcils.

-Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? je demandai en m’asseyant sur les marches, à côté de mon pote. Tu m’as juste dit que la police était venue chez toi et que je devais rappliquer au plus vite.

Il grimaça, puis soupira, visiblement éreinté. Il avait la tête de quelqu’un qui avait passé une sale journée.

-Je suis désolé, mais j’ai dû leur dire la vérité.

Mon sang se glaça.

-À propos de quoi ? Tu leur as tout dit ?

-Une bonne partie. Écoute, deux personnes sont venues plus tôt dans la journée, en se faisant passer pour des inspecteurs chargés de l’enquête sur la vidéo du meurtre que tu as reçue. (Je haussai les sourcils, surpris.) Ma mère et moi on y a vu que du feu, ils avaient des plaques hyper réalistes et tout ! C’était flippant, ils étaient au courant de pleins de choses ! Genre, ils savaient que c’était moi qui avait envoyé les mails avec la vidéo, les photos et tout ! (Je sentis mes entrailles se tordre.) Ils ont essayé de m’emmener au poste, mais heureusement deux flics sont arrivés et…

-D’autres faux flics ? je fis, perdu.

-Non, de vrais flics cette fois, heureusement ! Ils ont échangé leurs plaques, tout avait l’air en règle, et paf ! La lieutenante a sorti son flingue et a tiré sur le second duo !

Je me passais la langue sur les lèvres, nerveux, réfléchissant à toute allure.

-C’est terrible… vraiment terrible… ça signifie que les meurtriers sur les photos n’agissent pas seuls… il y en a d’autres encore… (Paul déglutit bruyamment.) Maintenant ils savent qu’on est impliqués et ils cherchent probablement à nous faire taire, comme Camilla.

-Arrête d’essayer de me faire flipper ! glapit-il. Je suis déjà assez traumatisé comme ça, je viens d’échapper à une tentative de kidnapping et ai manqué me faire tirer dessus ! Merci de t’en inquiéter, soit dit en passant…

-Je n’essaie pas de te faire peur, je dis d’un ton surpris. Je ne fais que dire la vérité ! (Il me jeta un regard peu amène, je poursuivis en l’ignorant.) Le psychopathe qu’on a aperçu sur Times Square nous a vu, il sait que Camilla reçoit de l’aide extérieure…

-Mais alors pourquoi ils s’en sont pris à moi et pas à toi aussi ? râla-t-il.

Je réfléchis.

-Quand tu as envoyé les mails à la police, tu es bien sûr de n’avoir laissé aucune trace de ton passage ?

-Bien sûr, répondit-il avec un petit ton vexé. Tu me connais, je suis prudent !

-Mais est-ce que quelqu’un peut avoir remonté ta piste ?

Il haussa les épaules.

-Impossible ! À moins que les méchants ne possèdent un hacker aussi talentueux que moi dans leurs rangs…

Je pinçai les lèvres, embêté. En informatique, rien n’est jamais sûr à cent pour cent. On croit que l’on a protégé son ordinateur, qu’aucun malware ou virus ne pourra nous atteindre, et bim, on se fait piquer ses données parce qu’un petit malin a été plus retord que les autres ! Il se pouvait que quelqu’un de particulièrement intelligent soit parvenu à savoir qui avait envoyé le mail et était venu s’en assurer chez Paul.

J’étais de plus en plus inquiet. Tout d’abord, la vidéo avait été volée dans les locaux de la police, ensuite un malade nous avait pisté jusqu’à Times Square un pistolet à la main pour faire taire Camilla, et maintenant des faux flics tentaient de s’en prendre à mon meilleur ami. Les gens sur lesquels la journaliste enquêtait n’étaient pas des enfants de chœur, ça on s’en était rendu compte, mais j’avais la nette impression qu’en plus ils possédaient des moyens qui feraient pâlir la mafia de jalousie.

Je me levai d’un bond.

-Il faut que j’appelle Edward pour le prévenir, je lui annonçai. Il est peut-être aussi en danger.

-Ne t’éloigne pas trop, frissonna-t-il. Je dois aller faire un portrait-robot au poste après, et les policiers veulent aussi te poser quelques questions.

J’acquiesçai et dégainai mon smartphone. Je cherchai le numéro du journaliste dans mes contacts et appuyai sur l’icône pour l’appeler.

Après trois tonalités, une voix de femme répondit.

-Bonjour, urgences de l’Hôpital Presbytérien de Manhattan. Que puis-je faire pour vous ?

Je fus pris de cours une seconde, puis me repris.

-Pardon, ce n’est pas le téléphone d’Edward… ? Euh… qui êtes-vous ?

-Si, c’est bel et bien son téléphone, mais il est encore en salle de réveil. Je suis l’infirmière qui s’occupe de lui. C’est à quel sujet ? Vous êtes de sa famille ?

-Non, un ami… Que lui est-il arrivé ? demandai-je avec angoisse.

-Il vient de subir une opération, il a reçu trois balles dans l’épaule plus tôt dans la journée… Vous vouliez lui laisser un message ?

Je me tournai vers Paul, livide. Il me lança un regard interrogateur.

 

 

Le lendemain, Paul et moi nous rendîmes à l’Hôpital Presbytérien de Manhattan avec un petit bouquet de fleurs jaunes à la main.

Un policier était posté devant la chambre, il contrôla notre identité et nous fouilla sommairement avant de nous laisser entrer. Nous nous tassâmes sous son regard inquisiteur lorsque nous entrâmes dans la chambre.

-Les garçons, merci d’être venus…

Ça nous fit un choc de voir Edward dans le lit d’hôpital, tout blême avec un tube dans le nez et une perfusion dans le bras. Ses traits semblaient aussi plus tirés – mais bon, il s’était comme qui dirait pris trois balles dans le corps…

-Heureusement que tu as prévenu le personnel soignant et la police qu’on passait, je ricanai nerveusement en posant le bouquet sur sa table de chevet. Tu es drôlement bien surveillé !

-Évidemment, soupira-t-il. Je me suis quand même fait tiré dessus juste devant la rédaction, en plein jour et à la vue de tous. Ce n’est pas anodin. (Il prit le bouquet et l’examina, semblant retrouver un peu de sa bonne humeur.) Vous m’avez amené des fleurs ? Quelle délicate attention…

-C’est ma mère qui a insisté, bougonna Paul. Quand elle a su qu’on rendait visite à un ami à l’hôpital, elle m’a obligé à acheter ça.

-Il a particulièrement aimé se balader avec dans le métro, il était rouge comme une tomate, je me moquai.

-Hum, fit le journaliste d’un air songeur. Un ami, hein ? Que ne ferait-on pas pour un ami ?

Il saisit un verre vide, y versa un peu d’eau minérale et y mit les fleurs. Paul et moi l’observâmes, un peu empruntés. Il s’était fait attaquer, quelqu’un avait cherché à le tuer. Qu’est-ce qu’on pouvait bien dire à un mec qui s’était fait tiré dessus en pleine rue ? « Ça va aller » ? En général, je n’étais pas très sociable, je ne savais pas comment parler avec les gens. Dans ce genre de situation, c’était encore plus difficile.

-Comment est-ce que tu te sens ? je demandai timidement.

-Un peu groggy… on me donne des médocs pour calmer la douleur… mais je suis content d’avoir vu le tireur. (Il se cala dans ses oreillers, son regard se fit plus sombre.) Je sortais du boulot et j’ai vu dans le reflet d’une vitre qu’un homme me visait pour me tirer dans le dos. J’ai agi instinctivement. Je me suis jeté sur le côté pour l’éviter, mais je me suis quand même mangé trois balles dans l’épaule. L’une d’elle s’est logée à quelques centimètres de ma colonne vertébrale. Un peu plus et je me retrouvais paralysé…

-Tu as reconnu la personne qui a tiré sur toi ?

Il secoua la tête en signe de dénégation.

-On a aussi eu quelques ennuis de notre côté… Il est arrivé quelque chose d’étrange hier, je dis. Paul a reçu une visite surprise de la part de faux policiers…

Il se redressa, intéressé. Nous lui racontâmes que Paul avait été obligé de dire certaines choses aux faux flics qui lui avaient rendu visite, et qu’eux-mêmes étaient déjà très au courant de ce que nous avions fait.

-… nous avons dû révéler une partie de la vérité à la police, je conclus, la vraie police. Que nous avions conservé une copie de la vidéo du meurtre, que nous l’avions renvoyée à la police et que, d’une manière ou d’une autre, nous avions reçu les photos de la part de Camilla, sur lesquelles on voit le businessman et le taré au pistolet qui tue une tierce personne.

-Vous leur avez parlé de moi ? s’enquit-il.

-Non, on a essayé de leur en dire un minimum, pour te garder hors de cette affaire. Ils nous ont dit avoir arrêté le type qu’on voit sur les photos pour l’interroger, ils ont réussi à le retrouver, mais il n’ose rien dire. Il garde le silence.

-Je l’ai aperçu dans les couloirs du commissariat, ajouta Paul. Ce type semble terrifié, il a l’air de craindre quelque chose, mais pas la police. Je me demande s’il osera dire quoi que ce soit…

Il réfléchit longuement, puis se pencha pour saisir son ordinateur portable, posé sur la table de chevet. Il grimaça à cause des sutures. Il pianota sur le clavier pendant trente secondes.

-J’ai reçu ça hier matin sur mon mail. Au départ, je ne voulais pas vous en parler, mais je crois que je n’ai pas trop le choix…

Il tourna l’écran vers nous, nous nous penchâmes pour lire :

« Edward, je n’ai presque plus d’argent, même plus de quoi m’acheter un journal, et mon portable est à plat. Je sais que c’est dangereux, mais j’ai urgemment besoin d’aide. Peux-tu me retrouver ? »

Ensuite il y avait l’adresse d’un fast-food au centre-ville et une heure de rendez-vous, mais pas de signature.

-Tu penses que c’est elle ?

-Je ne sais pas, haussa-t-il les épaules (il grimaça à cause de la douleur). Je ne connais pas l’adresse mail, ça pourrait très bien être un piège… Paul, vu que tu es un petit génie informatique, tu arriverais à la tracer ?

-Bien sûr que je peux, fit-il d’un ton vantard. (Il saisit l’ordinateur d’ Edward sans ménagement et se mit à pianoter dessus.) Je vais voir ce que je peux trouver.

-Parfait, parce que si c’est elle, il faudra que vous alliez à ce rendez-vous à ma place.

Je me figeai, Paul leva les yeux sur lui, blême.

-Quoi ? s’étouffa-t-il.

-On peut pas ! je m’exclamai.

Le journaliste eut un geste d’impuissance.

-Je ne peux pas sortir de l’hôpital avant deux semaines, j’ai besoin de vous les mecs. La police m’a cuisiné à peine j’étais sorti de la salle de réveil, ils étaient sur les dents, ils sont sûrs que je sais qui m’a tiré dessus. Camilla a besoin de moi, elle est vraiment dans la dèche, si elle a plus de cash, elle ne peut plus se nourrir, se loger ou se déplacer !

Je me passai la main sur la nuque, embêté. Paul recommença à taper sur le clavier à la vitesse de la lumière, évitant le regard d’Edward.

-Nos parents ne nous laissent plus rien faire, on a dû les supplier pendant des heures pour qu’ils nous laissent venir te voir, j’expliquai. Ils sont énervés qu’on ait menti à la police et qu’on ait gardé des copies de la vidéo…

-En plus, on était punis pour avoir séché les cours, Paul bougonna, et on a trouvé le moyen de leur cacher des trucs, ils nous en veulent à mort. Je suis sensé être un type sans histoire moi ! Et voilà que je mens comme un arracheur de dents et que je me retrouve impliqué dans une affaire criminelle !

Je levai les yeux au ciel.

-Tu en fais toujours des tonnes, quelle drama queen !

-J’ai failli me faire tirer dessus ! répliqua-t-il, courroucé.

-Ouais, mais c’est pas toi qu’étais visé !

Edward se racla la gorge, nous cessâmes de nous bagarrer comme un vieux couple. Je redescendis sur terre. Le jeune journaliste avait été blessé en sortant de son travail. On était dans sa chambre d’hôpital et on se crêpait le chignon, quel manque de tact…

Il fronçait les sourcils, perdu dans ses pensées, son inquiétude portait avant tout sur son amie, peu lui importait les disputes de mon meilleur ami et moi.

-Si je parle de ce mail et que je dis que je sais où se trouve Camilla… J’ai l’impression qu’il y a des taupes au sein de la police, je trouve très étrange que la vidéo ait disparu de tous leurs fichiers comme ça. Il me semble très improbable qu’une personne extérieure ait pu s’introduire et faire le ménage.

-Tu veux dire que Camilla serait en danger avec la police ? je réalisai.

Il opina du chef. Je n’avais pas pensé à ça… La journaliste en cavale ne peut vraiment se fier à personne, même ceux censés être là pour maintenir l’ordre sont corrompus et essaieront peut-être de la tuer.

-OK, je l’ai trouvé, annonça Paul. (Il rendit son ordinateur à Edward.) J’ai tracé l’adresse IP et j’ai réussi à déterminer d’où avait été envoyé le mail. La personne qui a envoyé l’email l’a fait depuis un ordinateur en accès public de la Bibliothèque Columbus.

-Hum… Ça pourrait être elle… Dans les bibliothèques, on peut utiliser internet gratuitement en général… (Il soupira, frustré.) Mais ce n’est pas sûr.

Je déglutis pour essayer de faire disparaître le nœud qui m’enserrait la gorge. Savoir cette pauvre Camilla, désespérée, errant dans la ville, seule et sans espoir me fendait le cœur. Cela faisait plus d’une semaine qu’elle essayait de fuir des tueurs qui cherchaient par tous les moyens à la faire disparaître, elle ne pouvait compter que sur son meilleur ami, ses revenus s’amenuisaient… Une bouffée d’angoisse me saisit. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je me devais de continuer ce que nous avions commencé et l’aider.

Je me raclai la gorge.

-J’irai au rendez-vous, je leur annonçai.

Edward me lança un regard plein d’espoir, Paul me dévisagea d’un air blasé.

-Tu es complètement taré, mon pauvre vieux, lâcha-t-il d’un ton fataliste.

Je secouai la tête.

-Je me fiche de ton avis. Je veux l’aider.

-Nos parents vont nous pourrir ! s’exclama-t-il. De plus, on est en pleine semaine, ils nous laisseront jamais sortir le soir !

-Comment ça, « nous » ? je répondis d’un ton dur. J’y vais seul.

Il se figea.

-Tout… tout seul ? fit-il d’un air blessé. Sans moi ?

J’acquiesçai. Edward suivait notre conversation avec attention.

-M’as-tu jamais vu renoncer à une quête une fois que je suis lancé ? je dis d’une voix grave. Je ne renonce jamais, malgré les obstacles, malgré tous les trolls qui peuvent me tomber dessus, les pièges, les dragons ou le blocage parental.

Ses yeux manquèrent sortir de ses orbites sous le coup de la colère.

-Mec ! On est pas dans un jeu, là ! Au risque de me répéter, mais bon en même temps t’as l’air un peu sourd, les gens sont réels, les coups et les balles aussi. La preuve, conclut-il en pointant le journaliste.

-Je sais, Paul. Mais il ne m’est rien arrivé jusqu’à maintenant.

-Ça veut pas dire que ça va continuer ! Tu peux pas toujours compter sur ta chance. (Il agita un doigt menaçant sous mon nez.) En plus, dans les jeux, c’est toujours moi qui te sauve les miches ! Sans moi, t’aurais pas d’aussi bons scores !

Je plissai les yeux, vexé. L’ignorant, je me tournai vers Edward, décidé et remonté à bloc.

-Écris-lui, j’ordonnai au journaliste. Dis-lui que c’est moi qui viendrai parce que tu es blessé.

Il sourit. Paul gémit et se prit la tête, découragé.

Tim et Wes 2 – Chapitre 1

Voici un extrait du chapitre 1 du tome 2 de Tim et Wes^^ Timothy est à la fois excité de revoir Wesley et stressé de rencontrer sa « belle-famille ». Lui feront-ils bon accueil? 😀

 

– Au revoir, me sourit l’hôtesse de l’air, merci d’avoir choisi notre compagnie.

– Au revoir. (J’arrive à lui rendre son sourire en agitant deux petites bouteilles vides qui tintent en s’entrechoquant.) Et encore merci pour les mignonnettes !

– Pas de quoi, rit-elle. Je m’y connais en angoisses et en mal de l’air. J’espère que ça vous aura un peu détendu !

J’acquiesce et avance pour ne pas bloquer les passagers derrière moi. Si elle savait : j’ai parfaitement l’habitude de prendre l’avion ! Si au décollage j’étais tendu comme un string, c’était pour une tout autre raison.

Je vais rencontrer les parents de Wesley.

En y repensant, je manque trébucher en descendant de l’avion et m’étaler le nez dans le tapis (ou plutôt, sur la piste d’atterrissage). Je me ressaisis et me dirige vers le minuscule aéroport, tirant ma valise derrière moi. Hier soir, j’ai tellement paniqué que j’ai vomi mon souper dans les toilettes, l’estomac en vrac ! Et je n’ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit. Si ça se passait mal dès le début ? Je vais passer deux semaines d’enfer ! S’ils me détestent ? Me trouvent vulgaire ? Inintéressant ? Qu’ils m’ignorent ?

Je réalise maintenant ce que Wes a subi quand je l’ai presque obligé à passer Noël dans ma famille de tarés –alors qu’on ne sortait ensemble que depuis un mois et demi à tout casser. Il a sûrement flippé un max avant de les rencontrer !  (Après, une fois sur place, ça a été ; ils l’ont quasi adopté.)

J’entre dans l’aéroport sur climatisé, quittant la chaleur brûlante de l’extérieur : il s’agit d’un hangar avec d’un côté un guichet avec l’arrivage des bagages et, de l’autre, un guichet pour acheter les billets. Au milieu, trois rangées de sièges en plastique dur. Je cherche mon beau blond préféré en m’intimant au calme. Bon, respire mon pauvre Tim. Calme-toi. Ils ne vont pas te manger…

– Hey, Tim ! m’appelle une voix.

Je sursaute et fais volte-face, stressé. Wes marche dans ma direction, accompagné par une grande fille blonde.

– Oh, je fais, nonchalant, en m’appuyant sur le manche de ma valise. Hello !

Plutôt crever que de montrer que j’angoisse à mort ! Mon copain hausse un sourcil.

– Ça va ? Le vol s’est bien passé ?

– Cool, man. Pas de souci, tout baigne.

J’ai juste dû siffler deux mignonnettes pour tenir dans l’avion. Ça m’a calmé, je ricane mentalement.

– Voilà ma grande sœur : Chelsea.

Cette dernière me dévisage comme pas permis : elle me lorgne en essayant de ne pas sourire. Elle me tend la main.

– Salut, Timothy, ravie de te rencontrer enfin, dit-elle d’un ton lourd de sous-entendus .

– Salut, je marmonne en rabattant ma frange en arrière et en lui serrant la pince.

Sauf qu’elle ne me rend pas ma poignée de main. Inquiet, je relève la tête : elle me fixe, la bouche grande ouverte. Qu’est-ce qui lui prend ?! Elle tente de gober une mouche ?

– Que … Qu’y a-t-il ? je demande.

Elle cligne des paupières.

– Putain ! s’exclame-t-elle. Claudia n’exagérait pas alors ? (Je hausse les sourcils, n’y comprenant rien.) La vache, t’es super mignon !

Je sens mes oreilles devenir écarlates, à la fois surpris et flatté. Ses iris bleu clair ne quittent pas mon visage une seconde.

– Me…merci, je balbutie.

– Arrête de le lorgner de la sorte, s’énerve Wes. Tu le gênes à le fixer autant.

– Mais regarde, frangin ! fait-elle en le poussant du coude. Il a de grands yeux avec des cils pires longs, un petit nez trognon et il a la peau qui a l’air toute douce ! (Elle se tourne vers lui d’un mouvement vif.) Il est plus beau que n’importe quelle fille du village ! Et c’est une miniature ! Une poupée ! Il est trop chou !

– Ça va, ça va ! lâche-le, t’es lourde ! grommelle-t-il en ramassant ma valise.

Il me pousse en direction de la sortie. Je peux bien être une miniature comparé à elle, non mais ! Je ne dépasse pas le mètre 65 et Chelsea n’a rien à envier au mètre 88 de Wesley. J’ai l’impression d’être un nain entre eux deux –mais bon, ça ne change pas grand-chose par rapport à ma famille…

– Je me trouve bien gentille de t’accompagner jusqu’à l’aéroport, réplique-t-elle.

– J’aurais très bien pu conduire tout seul, râle-t-il. Mais tu voulais venir voir à quoi ressemblait Timothy avant tous les autres !

– Même pas vrai ! J’avais peur que tu massacres ma voiture avec ta conduite de sauvage !

Nous émergeons du côté du parking, le soleil me vient en pleine figure. Je suis sceptique : pour avoir vu Wes conduire, je le trouve particulièrement prudent.

– Vous habitez loin ? je demande pour engager la conversation.

– Ouais, assez, lâche mon petit copain.

– Deux bonnes heures de trajet. Ici c’est la seule ville des environs où il y a un aéroport. Et une gare. (Elle s’égaie et déverrouille la portière d’une bagnole grise un peu cabossée, à la peinture qui s’en va par endroits.) Je travaille ici en semaine, dans une boutique de produits de beauté et d’habits.

– En semaine ? je répète en m’asseyant à l’arrière.

Wes met ma valise dans le coffre et s’installe à côté de moi.

– Oui ! Là, je suis en vacances, pépie-t-elle en réglant son rétroviseur. (Elle se tourne vers nous et esquisse une grimace comique.) Je partage une colocation avec deux amies, mais tous les week-ends, je dois rentrer à la maison. Quelle plaie !

– Maman ne t’a rien demandé ! C’est toi qu t’incrustes comme un coucou.

Elle rigole et lui enfonce le poing dans l’épaule. Elle boucle ensuite sa ceinture et démarre pour s’extraire de sa place de parking.

– J’espère que je ne serais pas trop lourd pendant deux semaines, je m’inquiète.

– Mais non ! fait-elle, bon enfant. Tu es le bienvenu !

– Y manquerait plus que tu te fasses du souci pour ça, chuchote Wesley, furibond. C’est ma mère qui a décidé de t’inviter ! Tu ne t’es pas imposé !

– J’ai peur de déranger…

– C’est bon, arrête de t’inquiéter. En plus, on vit pas dans un palace.

Il regarde la route, se tenant au siège devant lui à cause de la voiture qui tangue, n’ayant sûrement plus de bonnes suspensions. Les rembourrages semblent défoncés, les tissus sont griffés et il y a tout un tas de trucs qui traînent à mes pieds : un sachet de bonbons vide, un exemplaire de magazine féminin et des tickets froissés. Malgré les vitres un peu floues et la persistante odeur de tabac à pipe, je me sens bien dans cette voiture. Qu’est-ce qui m’arrive ? D’habitude je ne ressens rien de particulier en montant dans la bagnole de ma sœur ! Mais là, tout mon corps est détendu, j’ai l’impression de me calmer en sentant le vent me caresser la tête…

Drôle de sensation.

– Toute votre famille est à la maison ? je m’inquiète soudain.

Je m’angoisserai moins en sachant combien de personnes je dois affront… euh, rencontrer.

– Mmh, il y a maman, réfléchit Chelsea. Peut-être Claudia et Cherry aussi.

– Cherry est votre plus petite sœur ? je m’enquiers.

– Oui, elle a douze ans, me répond Wesley. (Il capte mon regard étonné.) Elle est beaucoup plus jeune. Elle… enfin, disons que mes parents ne s’attendaient pas à l’avoir.

– Elle a la santé un peu fragile, reprend sa grande sœur. Pas des problèmes très graves : un peu d’asthme, une allergie au pollen… Du coup, elle ne sort pas beaucoup. Elle ne se fait pas beaucoup d’amis. Et comparée à Claudia à son âge… (elle éclate de rire)… elle est sage comme une image.

– Les parents la couvent et la gâtent un peu trop parfois. Et nous aussi d’ailleurs, m’explique mon copain.

– Je vois, je hoche la tête. Votre père est à la maison aujourd’hui ?

– Non, il bosse tous les jours… (Elle me lance un coup d’œil intrigué dans le rétroviseur.) Le tien a congé pendant le spring break ?

– Ouais, je soupire. Il est prof, du coup, il a un max de vacances.

– Quelle branche enseigne-t-il ?

J’esquisse un sourire sans joie.

– Prof de sport au lycée. Je l’ai eu pendant trois ans… Trois putains d’années où il a vainement tenté de me faire participer à ses cours.

– Aïe ! compatit-elle. Dur !

Le trajet se déroule plutôt rapidement. Comme on approche de l’heure du dîner, nous faisons une brève halte dans un fast-food pour manger un ou deux burgers et des frites. L’ambiance est détendue, mais je sens les regards des consommateurs peser sur moi et ça me met mal à l’aise. Je m’y attendais en partant : je vais arriver dans un petit village où, comme dans mon bled, on n’apprécie pas trop les personnes qui ne rentrent pas dans les cadres stéréotypés. Les hommes sont massifs, taillés pour les travaux physiques et élevés au grain ; les femmes sont grandes, ont les cheveux longs, même les gosses ont l’air plus solides que moi ! Un bref frisson me parcourt lorsque je me remémore les couches de vêtements que j’enfilais pour me soustraire aux yeux malveillants de mes voisins.

Puis je me rappelle que cette époque est derrière moi et je me redresse fièrement. Après tout, je suis invité par les Doggan pour deux semaines, Wesley est là pour me protéger s’il arrive quoi que ce soit et je sais me défendre ! C’est pas deux-trois péquenauds mal dégrossis qui vont réussir à me faire sentir pas à ma place ! Tsss !

Pendant le trajet, je discute beaucoup avec Chelsea (de boulot, d’études, du temps et des différences entre vivre en ville ou en campagne), mais Wes reste étrangement silencieux à mes côtés. Non pas que d’habitude il soit un grand bavard –contrairement à moi ! –, mais quand il fixe le vide en fronçant les sourcils sans raison apparente, c’est qu’il rumine. Quelque chose doit le préoccuper. Mais je lui poserai des questions plus tard (quand nous serons seuls tous les deux)…

– On y est bientôt.

Effectivement, nous arrivons vers un petit village. Nous passons près du panneau, j’y lis « Bienvenue à Lakes Dale ». La Vallée des Lacs.

– La région compte pas mal de lacs de différentes tailles, m’explique mon petit copain en notant mon intérêt. Ce village se situe au bord du plus grand, on a même un petit port. L’attraction de l’été est de faire le tour des étangs et des rivières pour s’y baigne. Les gens des bleds alentour font pareil.

Sa frangine nous lance un regard surpris, puis se concentre à nouveau sur la route, un peu troublée.

La maison des Doggan se situe à un kilomètre du centre, assez à l’extérieur du village. Il n’y a que trois maisons en vue, et elles sont plutôt éloignées. Rien à voir avec les banlieues aux baraques super serrées, comme si elles voulaient se protéger les unes des autres. Là, les espaces sont immenses ! J’inspire à fond une bouffée d’air chaud sentant le sapin en sortant de la voiture.

En portant ma valise (suivant sagement Wes) je détaille l’habitation : immense, tout en bois, avec un porche blanc, elle fait deux étages plus le grenier et il y a une grange sur le côté. J’imagine parfaitement mon copain grandir ici ! Je le vois en train de jouer dans le jardin avec sa soeur  à peine plus âgée, leur mère travaillant dans le potager. Tiens ! Ça me donne envie de savoir comment il était petit ! J’espère réussir à dénicher un album, hé hééé…

– Maman, on est revenus, annonce-t-il en poussant la moustiquaire pour entrer (la porte était déjà ouverte).

Nous sommes dans un hall très encombré donnant sur un couloir assombri. Un escalier brun usé, une tonne de chaussures en vrac et des dessins d’enfants au mur se côtoient harmonieusement. Une femme d’une bonne quarantaine d’années émerge d’une pièce.

– Bonjour ! me sourit-elle. Tu es Timothy ?

Elle a l’air fatiguée, mais son expression est douce. Elle a des cheveux châtain clair retenus en une queue de cheval lâche. Elle est (évidemment !) plus grande que moi, mais d’une demi tête seulement et porte une robe blanche légère qui lui descend aux genoux. Elle n’est ni grosse, ni mince, mais on voit qu’elle a porté quatre enfants.

– Oui, Madame. Bonjour, je fais, poli.

– Mon prénom est Carolann. Tu peux me tutoyer si tu veux. (Elle désigne l’escalier.) Va poser tes affaires et t’installer tranquillement ! Je vais préparer de la limonade bien fraîche pour tout le monde. C’est pas un temps à manger dehors ! Jamais vu une chaleur pareille depuis des années, secoue-t-elle la tête en se dirigeant vers le couloir.

– Suis-moi, m’intime Wesley en prenant ma valise.

– Je vous rejoins plus tard ! nous lance Chelsea en s’éclipsant, nous faisant un petit signe de la main.

– J’aime bien ta mère, elle a l’air plutôt sympa. (J’hésite.) Enfin, je la trouve plus sincère que la mienne.

– J’ai pourtant l’impression que Gladys était au contraire très directe.

– Ouais… Mais avec les gens, elle est assez hypocrite parfois.

Arrivés à l’étage, nous longeons un couloir bordé de chambres, puis il monte un second escalier au bout duquel se trouve une porte close.

– C’est ma chambre, m’annonce-t-il.

J’écarquille les yeux. Quoi !? Ses parents sont d’accord pour que je dorme avec lui !? Mon petit cœur s’emballe : si je passe deux semaines avec lui, je risque de ne pas me retenir ! Après tout, tout le monde sait que je suis un obsédé ! J’ai de la patience, mais je ne suis pas un moine…

– Pourquoi tu dors sous les combles ? je demande en inspectant sa piaule.

Une grande fenêtre, de la tapisserie, un placard à même le mur et un vieux tapis… Rien de bien extraordinaire…

Même pas des posters de volleyeuses ou de nageuses à poil sur les murs. (Les traditions se perdent !)

Objet : au secours – chapitre 9

Le « businessman », ou plutôt, le cadre supérieur Mason Donovan de son vrai nom, était dans un état de nervosité inquiétant depuis une semaine. Sa secrétaire et ses collègues ne l’avaient jamais vu ainsi, ils se faisaient tous pas mal de soucis pour lui.

Il était tout pâle et ne dormait pas, ou très mal, si on en jugeait par les cernes qui se creusaient sous ses yeux. Il ne mangeait quasiment plus rien et fumait cigarette sur cigarette à longueur de journée. Il marchait la tête dans les épaules et évitait tout contact visuel quand il croisait des gens de son service dans le couloir. Il avalait des litres de café, ce qui le faisait trembler légèrement. Son teint était gris et cireux, il ne respirait franchement pas la santé…

Sa secrétaire, Janice, s’inquiétait pour lui. Mr Donovan était d’ordinaire un type plutôt suffisant et assez borné, rien ne l’intéressait en dehors de son travail, mais il avait toujours été agréable avec elle. Elle se décida à aller lui parler et essayer de comprendre d’où pouvait bien provenir son changement de comportement.

Elle versa du café dans deux tasses et se dirigea vers son bureau. Elle toqua, il sursauta.

-Hello, lui sourit-elle. Une petite pause ?

-Euh, oui, c’est pas de refus.

Il s’essuya le front de la manche et se leva de sa chaise, prenant la tasse fumante qu’elle lui tendait. Janice s’appuya au bureau de son patron, l’air de rien.

-C’est agréable, commenta-t-elle, dernièrement c’est calme…

-Hm ? Oui, c’est vrai.

-Pas de gros contrat, de deadlines à tenir dans le mois qui vient… Tout le monde est plutôt relax dans le service.

-Si vous le dites, marmonna-t-il en buvant une gorgée du café noir brûlant.

-Comment vont vos parents ? demanda-t-elle d’un ton innocent. C’était l’anniversaire de votre maman le mois dernier, n’est-ce pas ?

Mason lèva un regard vide sur elle, ne voyant pas pourquoi Janice lui parlait de sa mère. Il se massa le front du doigt.

-Euh, oui, elle a eu soixante-huit ans. Mes parents vont bien, ils sont en forme… Ils font une croisière dans les Caraïbes en ce moment…

Janice réfléchit. Son patron n’avait pas de frères et sœurs, ni aucun autre parent proche. Il n’avait pas de petite copine, ses seuls amis étaient les trois mecs et demi qu’il voyait chaque semaine à la salle de sport… Elle avait beau se creuser la tête, elle ne voyait pas trop d’où pouvaient provenir ses tracas. En tout cas, elle ne pouvait pas le faire parler sans se montrer indiscrète et, pour l’instant, il n’avait pas l’air très enclin à se livrer.

Le téléphone sonna sur le bureau de Janice, elle adressa un sourire d’excuse à Mason Donovan et s’en alla. Il l’observa pensivement décrocher le combiné et prendre note du nom de celui qui appelait. Il but une nouvelle gorgée de café et retourna à son travail, une ride se creusant profondément entre ses sourcils froncés.

Deux personnes, un homme et une femme, accompagnés par une des hôtesses d’accueil, tournèrent à l’angle du couloir et s’approchèrent. Ils discutaient à voix basse. Janice se figea en les voyant, prise d’un mauvais pressentiment ; l’hôtesse d’accueil semblait être très mal à l’aise.

Le petit groupe s’arrêta devant son bureau, elle s’accrocha au combiné en pinçant les lèvres, se préparant au pire. L’homme dévoila une plaque, le visage impénétrable.

-Police. Est-ce que Mr Donovan est ici ? fit-il.

Elle se tourna vers son patron, l’air inquiet, ce dernier lui rendit un regard de pure terreur, la culpabilité se lisant sur ses traits comme si c’était écrit noir sur blanc.

Qu’a-t-il bien pu faire pour avoir l’air aussi effrayé ? songea-t-elle, perdue.

 

 

Le jour même, à la même heure, à quelques kilomètres du bureau de Mr Donovan, on sonna à la porte de la maison de Paul. Sa mère alla ouvrir et, ne reconnaissant pas les deux personnes qui se tenaient devant sa porte, elle haussa les sourcils d’un air interrogateur :

-Oui ? Que puis-je faire pour vous ?

Ils étaient deux, un homme et une femme, habillés en civils.

-Madame Scotts ? (La maman de Paul acquiesça, interdite ; la femme exhiba une plaque.) Lieutenant Jane Cardwell, police de New York. Est-ce que votre fils est à la maison ?

-Euh… Oui. Pourquoi ?

-Nous aimerions lui poser quelques petites questions… Peut-on entrer ?

La mère de Paul s’effaça et ouvrit la porte, ils entrèrent.

-Que se passe-t-il ? s’inquiéta-t-elle. Est-ce que mon fils a fait quelque chose de mal ?

-Nous allons simplement lui poser des questions de routine, dit Cardwell d’une voix douce, se voulant rassurante. Votre fils n’a rien fait de répréhensible, ne vous inquiétez pas.

Elle acquiesça, les fit s’asseoir dans le séjour et alla chercher Paul. Il entra dans le salon une minute plus tard, blême, mais essayant de cacher sa peur panique avec un froncement de sourcils. Il s’assit à côté de sa mère, face aux deux policiers.

-Bonjour Paul, sourit Jane Cardwell, ne t’inquiète pas, nous ne sommes pas là pour te manger. (Elle recouvra son sérieux.) Mardi passé, si tu te rappelles bien, tu es venu au poste avec ton ami Edmund pour nous remettre une vidéo d’homicide, qu’il avait reçue par mail. Est-ce exact ?

-Oui, lâcha-t-il.

Enfin, de base il n’avait pas eu l’intention de donner la vidéo, et son portable avec. Mais les policiers avaient insisté pour le lui prendre et ils l’avaient paumé –amer souvenir…

-Plus tard nous avons… perdu cette vidéo. (Elle grimaça). Plus précisément, elle a été volée dans nos locaux. Mais, quelques jours plus tard, un mail anonyme nous est parvenu avec une copie de la vidéo. Nous avons essayé de tracer le mail, l’adresse IP… Rien à faire, nous n’avons rien pu trouver sur celui ou celle qui nous a envoyé la vidéo.

Son collègue restait silencieux, imperturbable, ne semblant pas vouloir prendre part à la conversation. Paul se mit à suer à grosses gouttes. Foutu Ed, songea-t-il. À cause de cet abruti, je vais avoir des ennuis avec la police, ils savent que j’ai gardé une copie de la vidéo sans le leur dire ! Merde !

-Mais en dehors de la personne qui a tourné cette vidéo, des policiers chargés de l’enquête, de toi et d’Edmund, personne ne savait pour le meurtre. (La policière fixa Paul avec intensité.) Tu vois où je veux en venir ?

Il déglutit. Sa mère lui jeta un coup d’œil anxieux.

-Je… Je ne… Je ne crois pas…

-Paul, nous ne sommes pas ici pour te créer des problèmes, fit-elle d’une voix aussi douce que le miel. Nous cherchons à avoir tous les éléments en main pour pouvoir mener une enquête. Une enquête pour meurtre. (Elle le regarda droit dans les yeux, l’air consterné.) Quelqu’un a eu le courage de filmer la mort d’une personne afin de le signaler à la police. Ce quelqu’un est peut-être en danger à présent. Notre unique préoccupation est d’élucider un crime et de mettre derrière les barreaux celui qui l’a perpétré. Que tu aies gardé cette vidéo –peu importe la raison d’ailleurs – n’est pas important… tu ne penses pas ?

Paul hésita, puis hocha la tête.

-Bien. À présent il y a un deuxième détail qui mérite d’être éclairci. (Elle se passa la main dans les cheveux, qu’elle avait mi-longs et bruns.) Hier matin, nous avons reçu un second mail anonyme. Il contenait un fichier compressé, dans lequel il y avait des photos prises exactement au même endroit où la vidéo du meurtre a été filmée. Rebelote, on essaie de découvrir de qui il s’agit et on fait chou blanc : compte créé une heure avant et supprimé immédiatement après l’envoi du mail, adresse intraçable, bref, on s’est heurté à un mur. Sauf que…

-Sauf que ? répéta Paul, sur le fil du rasoir.

Il se mit à transpirer de plus en plus. Elle savait. La police savait tout. J’ai commis une erreur et ils sont remontés jusqu’à moi. Je vais finir en prison ! (Il ne me reste plus qu’à m’habituer à la couleur orange…) Sa mère était de plus en plus inquiète, mais n’osa pas intervenir, trop intimidée par la lieutenante et son collègue.

-Nous avons réalisé que ce second mail a été envoyé exactement à la même heure que le premier. (Ses yeux perçants le fixèrent intensément.) Est-ce que c’est toi qui l’a envoyé également ?

Paul baissa les yeux sur la table basse du salon. S’il parlait d’Edward le journaliste ou de Camilla, du fait qu’ils l’avaient vue sur Times Square, les flics allaient vraiment le tailler en pièces. Ed et lui avaient dissimulé des informations importantes, ils avaient agi en solo… Il réalisa soudain que sa bouche était anormalement sèche.

-Paul, mon chéri, fit sa mère, il faut que tu dises la vérité aux policiers.

Il dut faire appel à tout son courage pour secouer la tête.

-N… non, je… je ne peux pas…

-Paul, la lieutenante Cardwell dit d’une voix sirupeuse, si tu ne nous donnes pas tous les détails, si tu ne nous avoues pas tout ce que tu sais, la personne qui a pris ces clichés aura fait tout cela pour rien. Elle est peut-être en danger en ce moment même. Alors soit tu coopères avec nous en tant que témoin… (Son ton devînt un peu plus dur.)… soit je t’emmène au poste de force.

Il leva les yeux sur elle, il sentait une fine pellicule de transpiration se former au-dessus de sa lèvre. Elle ne le lâchait pas du regard. Il céda sous la pression.

-Oui, le second mail venait de moi, marmonna-t-il, baissant les yeux à nouveau.

Le coéquipier de Cardwell ne cilla pas. Elle recouvra son expression chaleureuse et son visage se fendit d’un sourire.

-Je comprends que c’est difficile, Paul, mais ne t’en fais pas. Toute cette histoire sera bientôt terminée. C’est beaucoup de pression pour tes épaules… Viens, on va prendre ta déposition au poste de police, d’accord ?

Il acquiesça à contrecœur. Ils se levèrent et se dirigèrent vers la sortie. La mort dans l’âme à l’idée de passer à nouveau des heures chez les flics pour un témoignage, il les suivit en traînant les pieds.

-Je vous accompagne, fit la maman de Paul en attrapant son sac.

-C’est inutile, sourit gentiment la policière. Nous allons juste lui faire retranscrire son témoignage par écrit, et nous vous le ramènerons en voiture de patrouille dans deux heures, maximum.

Madame Scotts hésita devant la prévenance dont faisait preuve Jane Cardwell, mais son instinct de mère protectrice prit le dessus –heureusement.

-Je préfère venir avec vous, je… enfin, mon fils est encore mineur, vous voyez…

Un muscle tressaillit au coin de la mâchoire de la représentante des forces de l’ordre, mais elle se reprit immédiatement.

-Bien sûr, je comprends tout à fait. Venez avec nous, notre voiture se trouve plus haut dans la rue.

Ils sortirent tous les quatre, Madame Scotts verrouilla la porte.

-Bonjour, fit une voix dans leur dos.

Ils se retournèrent vers deux personnes habillées en civils, qui avançaient vers eux. L’un d’eux exhiba une plaque de la police de New York. Paul cligna des yeux. Comment ? Deux visites de flics dans la même journée ?

-Police. Nous sommes les lieutenants Hawkins et Kehlar. Nous aurions quelques questions à vous poser…

-Encore ? s’étonna Paul.

Cardwell s’interposa entre lui et les deux nouveaux policiers, sourcils froncés.

-Lieutenant Hawkins… Mon coéquipier et moi-même sommes déjà en train de mener l’enquête sur le meurtre du Bronx…

Il fronça à son tour les sourcils.

-Comment ? C’est impossible. À quel commissariat appartenez-vous ?

-Et vous-même ? répliqua-t-elle d’une voix méfiante.

Ils échangèrent leurs plaques, mais cela sembla ajouter de la confusion à l’histoire. La maman de Paul restait en retrait, attendant que les policiers aient fini de discuter, mais lui-même se tenait sur ses gardes. C’était bizarre… Pourquoi donc ces quatre-là étaient sur la même affaire ? Les flics de New York n’étaient pas désorganisés à ce point généralement.

-C’est à n’y rien comprendre, grommela Kehlar.

-Oui, fit Cardwell, l’air troublé, vos papiers sont en règle… (Elle récupéra sa plaque et rendit la sienne au lieutenant Hawkins.) Laissez-moi juste passer un coup de fil à mon chef. Ça éclaircira ce mystère, je pense…

Elle s’éloigna de quelques pas et tourna le dos au groupe, sortant un portable de sa poche. Son collègue la rejoignit…

… et Jane Cardwell fit volte-face, pointant une arme sur Hawkins. Elle tira, Madame Scotts poussa un cri perçant, choquée.

Hawkins fut touché à l’épaule, il lâcha un cri de surprise et de douleur mêlées.

Paul se jeta au sol à même le trottoir. Kehlar sortit son arme et répliqua, se jetant sur le côté pour se mettre à couvert.

Tout s’était passé très vite, Jane et son collègue filaient déjà, ayant profité de la panique pour se tirer.

Ils disparurent au coin de la maison.

-Officier à terre, je répète, officier à terre, fit Kehlar dans son portable. Hawkins a pris une balle dans l’épaule, il me faut une ambulance et des renforts immédiatement !

Putain, mais qu’est-ce qui vient de se passer ?!? songea Paul, complètement paumé.

Objet : au secours – chapitre 8

Dans notre quartier général (l’appartement d’Edward) c’était règlement de compte sur règlement de compte.

Tout d’abord, il nous avait enguirlandés pour avoir créé la panique sur Times Square, parce que lui n’avait absolument pas vu l’homme au pistolet. Paul et moi avions dû lui expliquer que nous ne jouions pas aux marioles, mais que quelqu’un était véritablement en train de suivre son amie, une arme à la main.

-Ce n’est pas possible… Comment ceux qui en ont après elle ont pu savoir qu’elle serait à cet endroit-là, à ce moment précis ? s’inquiéta-t-il.

-Est-ce qu’ils savaient que nous allions la voir, que nous sommes au courant de tout ? je suggérai. Ils nous ont peut-être suivis.

Paul m’attrapa soudain le bras, devenant encore plus pâle que son teint blafard de gamer le lui permettait.

-Mec… Tu as reçu un message, non ?

-Quoi ? je fis.

-Quand on était sur Times Square, tu as reçu un message disant que quelqu’un s’était connecté depuis un ordinateur inconnu.

Je jurai.

-Mais oui ! On a pensé que Camilla s’était connectée pour vérifier l’heure du rendez-vous !

-En réalité c’était peut-être une autre personne qui a accédé à la conversation ! lâcha-t-il.

Il se jeta sur son sac à dos et en sortit son ordinateur portable (qu’il emmenait toujours partout avec lui, au cas où).

-Les gens qui ont saccagé son appartement ont pu lire les messages que vous lui avez envoyés !? s’exclama Edward, catastrophé. On leur a servi Camilla sur un plateau d’argent !

-On aurait dû effacer la conversation sur le chat, je gémis. On a été beaucoup trop confiants sur le coup.

Paul leva la main pour nous faire taire.

-Ouais. On aurait dû. Mais on aurait aussi dû prendre plus de précautions avec le site web que j’ai créé. Et avec le lien menant au chat. (Nous le dévisageâmes, ne comprenant pas ; il se passa la main sur le visage.) Quelqu’un a réussi à craquer le code. Ou plutôt, le connaissait. Il y a deux connexions sur le site : la première vient de Camilla, faite hier. La deuxième, d’origine inconnue, a été faite peu avant midi. Mon site n’a subi aucune attaque, la personne a rentré le bon identifiant et le bon code.

Je me mordis la lèvre.

-On aurait pu anticiper en supprimant la conversation… parce qu’en plus Camilla nous a dit dans ses messages que sa boîte mail avait été vidée… ce qui signifie que ces gens connaissaient déjà son code. Ils n’ont eu qu’à le taper dans le site que tu as créé pour accéder au chat. Comme elle l’a fait hier.

Nous restâmes silencieux, inquiets. Mon pote essuya la sueur qui perlait sur son front, la main légèrement tremblante. Soudain, Edward se racla la gorge.

-Les gars, vous êtes déjà trop impliqués, je ne devrais pas vous laisser continuer. Vous êtes trop jeunes, à peine des ados ! Même moi, cette histoire me dépasse, alors s’il vous arrive quoi que ce soit…

-J’admets qu’entre la maison saccagée et le type au flingue, je me sens un chouïa refroidi, admit Paul.

-Il ne nous est rien arrivé ! Je m’emportai. Écoute, je comprends vos craintes, vraiment. Mais bientôt, ces psychopathes ne pourront plus rien contre elle, ni contre nous. Si cette pochette contient des preuves du meurtre et qu’on les remet à la police, cette affaire va faire beaucoup de bruit. (Ils m’écoutaient attentivement, je poursuivis.) Le but de ces personnes est de faire taire la vérité et cacher ce meurtre à tout prix. Plus il y aura de gens au courant, mieux ce sera. La situation va vraiment leur échapper, ils paniqueront et il y aura plus de chances qu’ils commettent des erreurs.

Edward hésita. Il hésita pendant une bonne minute, me fixant droit dans les yeux pour juger si oui ou non il pouvait nous laisser aller plus loin. La détermination qu’il lut dans mon regard dut le convaincre, parce qu’il soupira et céda.

-D’accord Ed, lâcha-t-il à contrecœur. On regarde ça ensemble. Par contre, en fonction de ce qu’on va découvrir, si c’est trop dangereux, vous êtes hors-jeu. Compris ?

-Oui ! je fis d’un ton peut-être un peu trop enthousiaste.

Il me lança un coup d’œil exaspéré. Puis, il ouvrit délicatement la pochette. Il en sortit un carnet rouge et une carte SD.

-Est-ce que c’est… ? commença Paul.

-Les photos qu’elle a prises lors du meurtre ? je hasardai. Probablement.

Edward releva la tête, inquiet. Lorsque Camilla avait filmé la scène, elle prenait des photos en même temps. Il y avait des chances que ces clichés soient suffisamment nets pour qu’on puisse enfin identifier le tireur de la vidéo, et la victime également.

N’attendant pas plus longtemps, Edward alla jusqu’à son bureau pour allumer son ordinateur et insérer la carte dans un petit boîtier prévu à cet effet. Penchés par-dessus son épaule, mon meilleur ami et moi ne loupions pas un de ses gestes.

Il cliqua sur la mémoire de la carte. La première série de photos montrait un illustre inconnu en costard (un businessman sûrement). On le voit marcher dans la rue, discuter dans un restaurant chic et fumer des cigarettes à la sortie du bureau. Ça continua ainsi pendant un moment, les clichés ayant probablement été pris pendant plusieurs jours d’affilée, puis lui succédèrent des photographies d’un bâtiment à moitié abandonné.

-C’est là, je dis. Dans la vidéo du meurtre, on voyait cet immeuble-là.

Edward acquiesça. Il continua à faire défiler les clichés, cliquant inlassablement sur la petite flèche à l’écran. Le focus se fit sur une fenêtre, donnant sur un appartement vide, apparemment en rénovation (on pouvait voir des bâches au sol et des pots de peinture un peu partout dans la pièce). Il y avait un groupe d’hommes réunis en cercle, ils étaient six. Parmi eux il y avait le taré en costard bleu foncé qu’on avait vu sur Times Square, et le businessman qui figurait sur les premières photos.

Le psychopathe de Times Square restait là, les bras croisés, il semblait surveiller les autres participants. Ils étaient apparemment trois contre trois, lui d’un côté avec deux hommes tout aussi flippants que lui ; et le businessman face à eux, deux autres types en costume à ses côtés.

Ils se disputaient tous, bien qu’on remarque même sur les photos que le gang du taré au flingue avait l’avantage. Ils se montraient clairement menaçants, les autres se tenaient un peu voûtés et avaient l’air plus effrayés qu’en colère.

Soudain le psychopathe en bleu tira un pistolet muni d’un silencieux de sa poche. Il obligea un des comparses du businessman à se mettre à genoux et était apparemment en train de lui hurler dessus. Ses gorilles essayèrent de le retenir, mais il avait l’air tellement en colère qu’il en devenait sûrement hors de contrôle. Il tira sur le pauvre type à genou.

Il tomba à terre, mort. Les gorilles se mirent à paniquer. Le businessman et son seul pote restant étaient bien trop flippés pour tenter quoi que ce soit. Horrifiés, debout les bras ballants, ils étaient apparemment incapables de réagir. Un des gorilles jeta un coup d’œil vers la fenêtre et fixa l’objectif. Il venait d’apercevoir Camilla en train de les immortaliser sur sa carte mémoire. Il la pointa du doigt en ouvrant grand la bouche, hurlant probablement, tandis que le psychopathe au pistolet se ruait vers la porte.

C’était la dernière photo.

Nous restâmes silencieux quelques secondes.

-Il faut qu’on balance tout ça à la police, je soufflai finalement.

-Oui, acquiesça Edward. Si ça c’est pas des preuves… (Il déglutit.) Mais je ne peux pas leur donner ça comme ça. Ils sauront que j’ai vu Camilla, ou que je suis entrée en contact avec elle d’une manière ou d’une autre. Et je risque d’avoir des ennuis.

-On pourrait utiliser la fausse adresse que j’avais créée pour envoyer la vidéo du meurtre à la police, après qu’ils se soient fait voler la vidéo, proposa Paul.

-Bon plan, approuva le journaliste.

Il prit alors le petit carnet rouge et l’ouvrit. Il le parcourut des yeux. Il était à moitié plein, les pages étaient griffonnées de notes manuscrites, de noms, d’emails et de numéros de téléphone. Il le referma d’un geste sec.

-Qu’est-ce que c’est ? je demandai, curieux.

-Ce sont tous les contacts de Camilla, ainsi que ses notes sur ses enquêtes en cours.

Je sursautai.

-Alors, les noms des types qui cherchent à la tuer sont peut-être dedans ! Ou en tout cas l’identité du mec en costard qu’on voyait sur les premières photos !

Il ne m’écoutait que d’une oreille. Il était en train de réfléchir.

-Il y a des chances, oui.

-Tu ne nous montres pas qui c’est?

-Non, m’interrompit-il.

Je me figeai, surpris. Paul haussa les sourcils.

-Pourquoi pas ? s’étonna ce dernier. Enfin, pas que j’ai vraiment envie de me retrouver mêlé à cette affaire, soyons honnêtes… (Je le fusillai du regard, il m’ignora.) Mais pourquoi nous écarter maintenant ?

-Parce que je me souviens sur quoi elle bossait. Et c’est un sujet beaucoup trop sensible pour que vous soyez mis dans la confidence.

Cette fois j’eus beau insister pendant de longues minutes, il ne céda pas. Il ne voulut rien entendre.

-Allez les gars. Rentrez chez vous. Pour vous l’aventure s’arrête là.

Je rechignai. Nous ne pouvions pas le savoir à ce moment-là, mais il se trompait sur toute la ligne…

Tim et Wes 2 -Teaser

Bonjour à tous !

La publication de Tim et Wes date d’il y a deux ans (déjà!), que le temps file ! La correction du tome 2 est encore en cours, mais pour ceux qui ont envie d’avoir un aperçu de la suite… voilà un petit teaser!

Bonne lecture, j’espère que ça vous plaira !^^

 

J’entre dans la maison assombrie et fraîche, quittant la chaleur étouffante et le soleil brûlant de l’extérieur.

Je longe le couloir sans me presser, attendant que mes yeux s’habituent à la pénombre. Je m’immobilise en arrivant sur le seuil du salon.

Timothy est allongé sur le canapé, la tête sur le bras. Un bouquin est ouvert juste devant lui et il a encore ses écouteurs dans les oreilles.

Une bouffée de tendresse me saisit. Il ressemble à un enfant quand il dort, les paupières closes et la bouche à peine entrouverte. Incapable de me retenir de le réveiller, je m’approche sans bruit et m’assieds à l’extrême bord du canapé. Il ne cille pas.

Je lui caresse les cheveux, il émet un petit bruit satisfait. Si je lui grattais le menton, je suis sûr qu’il ronronnerait comme un chat ! Il ouvre les paupières à demi, me reconnaît et bâille.

Ma main n’a pas bougé. Il tourne le visage et embrasse mes doigts.

– Qu’est-ce que tu écoutes ? je demande. Encore de l’allemand ?

– Nan, j’en avais marre, secoue-t-il la tête. C’est de l’électro remixée par des Russes. Y’a pas à dire, ce sont les meilleurs.

– Étrange choix pour s’endormir, je commente.

Il se redresse et pose sa tempe contre mon épaule, l’air encore tout ensommeillé.

– Tu sais où t’emmène Billy pour ton anniversaire?

– Plus ou moins, on ne change pas de programme d’une année à l’autre. On va au Roi du Poulet Frit et après on va exploser notre record de bière dans un pub irlandais pas loin.

– Tes amis seront tous là ?

– Oui, sauf Tyler, qui bosse. (Je chasse une mèche de devant ses yeux.) T’es sûr de pas vouloir venir ? Ça pourrait être sympa.

– Je ne veux pas m’imposer auprès de ta bande de copains, je me sentirais de trop. Vous vous connaissez tous depuis l’enfance. (Il me caresse la cuisse.) Imagine que je te traîne à une de mes soirées avec les filles…

Je grimace.

– Ouh là, je me sentirais effectivement très peu à ma place ! Elles sont redoutables.

– Oui, acquiesce-t-il, mais je suis sûr à 200 % qu’elles seraient contentes de te voir en chair et en os par contre ! (Il m’embrasse sur le bout du nez.) Amuse-toi bien ce soir. Mais ne reviens pas trop alcoolisé, ou tu risques de ne pas pouvoir assurer pour l’after, ajoute-t-il d’un ton coquin.

– C’est pas ce qu’il s’est passé la première fois ! je m’offusque. Heureusement pour toi, petit démon !

Il rit. Je me penche et pose ma bouche sur la sienne. Il passe son bras derrière ma nuque.

– Mmmmmh, soupire-t-il.

– Je t’aime, je chuchote.

– Hrrrm !

Nous sursautons. Ma sœur aînée vient de se racler bruyamment la gorge. Le regard collé au plafond et les joues rouges.

– Que… ? Depuis combien de temps es-tu plantée là ?! je m’exclame, devenant cramoisi à mon tour.

– Je venais juste récupérer mes clés de voiture, lâche-t-elle en se dirigeant vers une étagère. Si je ne devais pas faire le plein, je me serais bien passé d’assister à toutes ces effusions.

Elle file tandis que mon petit ami éclate de rire.

– C’est la première fois que je vois Chelsea gênée !

– Ça lui fait les pieds, je grommelle. Elle qui ne me trouvait pas assez tendre avec toi, elle va la boucler à présent !

– Vraiment ? s’étonne-t-il. Elle a dit ça ? Je te trouve très attentionné, surtout que nous sommes deux mecs…

– Mais tout le plaisir est pour moi, je souris en l’embrassant à nouveau.